If all was lost, there's more I gained, 'cause it led me back to you (II)

Mes deux grands garçons dorment bien fermement, et Enola refuse de m'ouvrir. Le petit dernier est tellement grand maintenant, je peux bien me permettre une sortie. D'ailleurs, il faudra lui trouver un prénom. Naï est morte avant de savoir parler, peut-être que cette tâche doit à nouveau revenir à Sacha, alors ? Ou bien à moi ? Je décide que je nommerais mon petit protégé. Pas maintenant. Mais je vais y réfléchir. Sacha, lui, est devenu enfant.

Nous avons besoins de nouveauté dans cette maison, et je pense savoir qui peut nous y aider ! J'ai marché des heures dans la nuit, jusque la maison d'Eden, priant pour qu'il soit là.

-Lana !

Il était hors de sa maison, caché à l'arrière, à m'observer approcher. Il s'avance vers moi et me sert dans ses bras.

-Je pensais que je ne te reverrais jamais, tu n'es pas revenue...

-Je sais, je suis désolée... J'ai eut... Un contretemps. Je suis heureuse que tu sois en vie.

Il acquiesce.

-Tu m'as fait peur, tu sais ! J'ai entendu tes pas alors que je n'étais pas chez moi, je me suis dit que j'allais me faire attaquer par des gangs.

-Des gangs ?

Il me regarde, étrangement.

-Tu n'as pas entendu parler d'elleux ?

-Par qui ?

Mon ton se veut narquois, mais il comprend alors :

-Tu viens d'une zone encore sous contrôle, n'est-ce pas ? Ici ça fait un bon moment que l'on ne voit plus aucun représentant officiel patrouiller. Nous sommes des laissé.es pour compte. Mais au moins, nous circulons à volonté !

-Nous ?

Je tombe de haut. Le monde ne s'est peut être pas arrêté, finalement. Il reste peut être de la vie, des gens, ailleurs !

-Viens avec moi !

Je me laisse faire alors qu'il m'entraîne vers la partie industrielle de la ville.

-Je vais essayer de t'expliquer, mais c'est une très longue histoire : les gens, ici, on très vite manqué de vivres. Nous n'étions pas aidés, et certain.es mourraient. Beaucoup de gens ont commencé à bouger, à tenter de trouver des lieux pour survivre. Iels ont finit ici : Un lieu sans résidences, et donc sans surveillance. C'était bien, pour elleux : Des abris libres de toutes contraintes, certes, le strict minimum, mais surtout : le minimum vital : De l'eau, de l'électricité (pas beaucoup, mais quand même!) et surtout : de la nourriture. Mais plus les gens venaient, plus certains groupes devenaient agressifs vis à vis de leur territoire. De leur maison. C'est un peu la guerre entre différents clans, mais si tu peux apporter quelque chose à un clan, iels t’accueilleront à bras ouverts.

-Tu leur apporte quoi, toi ?

-Du mobilier, principalement. Des choses que je trouves à droite, à gauche. Et puis j'aide à faire des réparations, aussi. Mais tu sais, je n'habite pas là bas, donc je suis un peu un électron libre, entre les clans. Je participe à la vie de plusieurs d'entre eux.

Tandis que nous parlons, nous avançons parmi les entrepôts. Dans la nuit, j’aperçois les silhouettes de gens nous scruter. Nous ne sommes pas seul.es.

-Et toi, raconte-moi ta vie !

Je le regarde, dubitative et je murmures.

-Est-ce qu'il y a un moyen que je te parles de tout ça à un autre moment ?

Il acquiesce, surpris de ma demande, puis bifurque et me fait descendre un petit escalier qui mène à la discrète entrée d'un vieux bâtiment.

-Bienvenue chez les « Agitateur.rices ».

Autour de moi, une troupe de visages inconnus continue leur vie tout en nous observant du coin de l’œil. Un feu réchauffe et éclaire la pièce. L'atmosphère semble plutôt légère. Eden me guide vers un couloir qui débouche sur une plus grande pièce : dans celle-ci semble se trouver des familles entières. Certain.es discutent, d'autres jouent, d'autres s'endorment. Des portes semblent s'ouvrir sur des couloirs menant vers un monde de possibilité.

-Ici, on essaye juste de rebâtir un semblant de normalité. Il y a des chambres, une cuisine, des lieux de vie... Mais c'est compliqué, et nous manquons encore de soins.

-Comment peuvent-ils nourrir tant de monde ?

-Il y a un jardin ! Tu veux voir ?

J'acquiesce, avec des yeux ronds et Eden m'entraîne derrière lui, et attrape une couverture au passage.

-Les clans vivent majoritairement la nuit : iels peuvent s'y déplacer et sortir en toute tranquillité. Donc iels peuvent aussi avoir un potager !

Le jardin est splendide ! 

Je repense à celui de ma mère, totalement mort et arraché du sol par la tempête. Celui ci est grand et fourni. Des gens s'y affairent, arrosant, récoltant les fruits. Eden me fait signe de s’asseoir avec lui et nous installe la couverture sur les genoux. 

Observant le jardin, il me dit :

-Tu pourrais apporter beaucoup, à cette communauté.

-Comment ça ?

Il rigole en coin.

-Je sais que tu t'efforces à enseigner à ta sœur et à vous faire garder un quotidien rythmé par ces enseignements. Tu pourrais le faire pour tou.tes ces enfants.

Je le regarde, hésitante.

-Et le Tueur Silencieux ?

Il secoue la tête.

-On est aussi touché qu'ailleurs. Et nous n'avons pas de solution. De toute façon, je pense que si ton père n'avait rien trouvé en son temps, nous ne trouverons rien non plus. Où que l'on soit, le Virus est mortel. Alors autant continuer à vivre, et faire comme on peut avec, tu ne penses pas ?

A vrai dire, c'est tout ce que je voulais entendre.

-Avant d'accepter quoi que ce soit, Eden, il y a une chose que j'aimerais te dire... Et une que j'aimerais te demander.

-D'accord.

Je me mords la lèvre. Comment est on supposé annoncer à quelqu'un qu'il est le père d'un enfant ?

-Ecoute... Je crois que je n'arriverais pas à amener le sujet en douceur alors je vais peut être être un peu brutale : J'ai eut un enfant. De toi.

Je lui laisse une seconde pour accepter la nouvelle.

-Il s'appelle Sacha. Il va bien, et je ferais tout pour m'assurer qu'il reste en vie, d'accord ?

Il me regarde fixement, puis murmure :

-Je ne savais pas...

-Je sais... C'est un peu ma faute : je ne pouvais pas vraiment quitter la Rhéa pour aller t'annoncer que j'étais enceinte, mais... Je regrettes de ne pas l'avoir fait. Et j'aimerais que tu viennes vivre à la Rhéa avec nous.

Il continue de me regarder, hésitant.

-Pas parce que tu es le père de Sacha ! Parce que tu es mon meilleur ami, et que je suis seule, et que j'ai besoins d'aide, là bas ! Je sais que tu habites seul aussi ! Et ce clan est à mi-chemin des deux maisons, tu pourras continuer d'y venir ! Eden, s'il te plaît...

Il marque un blanc, puis acquiesce, doucement.

-Tu viens enseigner ici, et je viens vivre à la Rhéa. Deal ?

Il me tends sa main. Un large sourire de soulagement sur mon visage, je lui saute dans les bras.

-Deal.

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OH JE LES AIME TOUS LES DEUX!!

Bref, deux chapitres, une journée! You lucky people!

La musique d'aujourd'hui, je l'adore! Je vous laisse avec elle:

"I saw the sun begin to dim
And felt that winter wind
Blow cold
A man learns who is there for him
When the glitter fades and the walls won't hold
'Cause from that rubble what remains
Can only be what's true
If all was lost
There's more I gained
'Cause it led me back to you"

Comments

[pinssophie]

Oooooh.... des groupes se sont organisés pour survivre ensemble !

Voilà Eden apprend enfin qu'il est papa est emménage à la Rhéa.

Lana va enseigné ! C'est bien tout ça.

[Eviesims3]

Hooo bah ca redonne un peu d'espoirs tout de même !