It's like hearts don't bleed like mine

29 décembre 2019

It's like hearts don't bleed like mine

Jour 94 : Dimanche

Olivia est venue seule aujourd'hui. Elle nous a emmené de la nourriture. C'est Hayden qui lui a ouvert, j'étais trop occupée auprès de Cory.

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Elle est entrée dans la chambre, calmement.

-Il va bien ?

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J'ai haussé les épaules.

-Il a besoins de soin, je fais de mon mieux mais je ne peux pas m'assurer que ce sera suffisant.

Je me retournais vers mon interlocutrice.

-S'il te plaît, Olivia, annonce moi une bonne nouvelle !

Cette dernière baissa les yeux. Je pouvais déduire à sa grimace qu'elle se mordait l'intérieur des joues. Alors je me détournais, sans dire un mot. Dans le silence qui suivit, je retenais mes larmes. Olivia ne bougeait pas, cherchant sans doute ses mots. Alors je pris sur moi de les lui donner :

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-On a besoins d'aide.

-Je sais.

-Le virus est revenu, nous sommes en danger. Je t'en prie, Olivia. Sort nous de là !

-J'essaye...

Sa voix avait faibli.

-J'essaye vraiment, Lana. Et je finirais par y arriver. Je ne veux pas te donner de faux espoirs, mais tient bon ! On va vous sortir de là, on sait où vous emmener, mais il faut pouvoir vous déplacer sans mettre en danger les gens qui sont déjà là bas... On a des gens, avec nous. Iels veillent sur vous, iels veulent vous voir en sécurité. Iels travaillent sur le vaccin, mais ça demande du temps. Beaucoup de temps.

-Qui ?

Olivia semble esquisser un rire. Evidemment, elle ne va rien me dire. J'ignore pourquoi, j'ignore qui sont ces gens. Je pense à mon frère, mais c'est un espoir futile : quand bien même il aurait survécu, il n'aurait jamais pu ni voulu travailler à la recherche d'un vaccin. Il aurait été dans l'action, il aurait rejoint le squad d'Olivia. Si Neal a survécu, ce n'est pas là bas que je devrais le chercher. Lorsque je sors de mes pensées, Olivia est partie de la chambre. Elle m'a très certainement dit au revoir, mais je ne l'ai pas entendue, pas écoutée. Je l'entends encore, avec Billie et Célian. Iels parlent de Kay et d'Asa. Des bribes de discussion que j'attrape, elle semble soulagée de voir Kay si épanouie. Cory part soudainement dans une quinte de toux. Son corps se crispe. J'essaye de lui soutenir la tête, de le redresser pour l'aider à respirer, mais un long filet de sang s'échappe alors de sa bouche.

-Ah ! Cory!

e panique, la peur s'empare de moi !

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Célian, Olivia et Hayden apparraissent dans l'embrasure de la porte, attiré.es par mon cri. Hayden s'engouffre dans la chambre et vient m'aider à soutenir Cory dont le corps convulse ! Valentin nous rejoint vite avec une nouvelle bassine d'eau froide afin d'essayer de faire tomber la température de mon fils en urgence.

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Le sang continue de couler, je me sens si impuissante ! Dans l'entrée, j'entends vaguement, en fond sonnore, Célian qui s'est mit à pleurer. Billie est venue pour l'emmener dans la salle de vie avec elle et les enfants. Je peux encore entendre ses sanglots.

Lorsque, après ce qui semble avoir duré des heures, les convulsions s'arrêtent, Cory retombe dans le lit comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. Ces yeux roulent encore un peu sous ses paupières. Je n'ose plus bouger, je ne sais plus quoi faire. Valentin s'assure que la bouche de Cory ne soit pas bloquée par des filets de sang restés là, qu'il puisse encore respirer. Hayden et lui échangent un regard silencieux, alors Hayden attrape le poignet de Cory quelques instant, puis pose une main sur son cœur, en me jettant un regard lourd de sens.

Bien sûr, je comprends.

J'avais compris.

J'avais sentis.

Mais je ne pleurs pas. Je n'ai pas de larmes, quand bien même je hurle, à l'intérieur.

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Alors je me tourne simplement vers Olivia, restée devant la porte. Elle a une main sur la bouche, son poing fermement plié.

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Elle ne décroche pas les yeux de Cory. Puis elle remarque que je la regarde et m'adresse un regard que je devine pleins de culpabilité. Je hais ce regard. Je me lève pour sortir, l'atmosphère est trop pesante, je ne peux pas supporter plus longtemps la présence de mon fils décédé. Arrivant au niveau d'Olivia, je lui murmure :

-Plus que les autres, il avait confiance en vous.