All these lines on my face getting clearer

29 novembre 2019

All these lines on my face getting clearer

Jour 64 : Vendredi.

J'ai compté, couchée dans mon lit, ce matin. Dix semaines.

Dix longues, interminables semaines depuis lesquelles nous sommes seul.es au monde. Ça semble avoir été des siècles entiers ! Hayden est restée auprès de moi ces derniers temps.

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Je suis si fière des enfants. Iels sont grand.es, à présent ! Cory s'occupe avec beaucoup d'amour du potager d'Enola.

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Sur son temps libre, il peint beaucoup. Les enfants s'occupent par eux même d'eux et de la maison. Mais aujourd'hui, j'ai ressenti le besoins de me lever. Je peux encore les sauver. Je peux encore les mettre en sécurité ! Mais pour ça, je dois réparer cette foutue radio !

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Déterminée, je descends en ville. Il faut espérer retrouver des pièces encore en état d'être utilisées, car dix semaines plus tard, la plupart des pièces d'une telle fragilité doivent avoir rendues l'âme.

Je rentre dans une ancienne usine. Il doit forcément y avoir des pièces en tout genre, ici ! J'en ai trois à remplacer... Et alors peut être que j'arriverais à remettre en état la radio. Mais je suis méfiante, cette zone fait partie des zones réservées aux clans. Les Agitateur.rices n'habitent d'ailleurs pas très loin d'ici. Je trouve le magasin de l'usine. Ici sont entreposées toutes les réserves. Elles ont été vandalisées, c'est évident... Je désespères, mais fouille malgré tout. Et puis dans un bac, devant moi, une antenne flambant neuve semble se présenter par magie ! Je sursaute, c'est encore mieux que je ne l'espérais ! Je m'avance vers le bac mais une main s'en saisit avant moi. Je lève les yeux. Le jeune homme (peut être encore un garçon), devant moi, agite l'antenne dans sa main comme s'il s'agissait d'un ballon avec un sourire dérangé.

-C'est fragile, ne l'abîme pas !

Il ricane.

-C'est ça, que tu veux ? Qu'est-ce que c'est ? Une sorte de râteau ?

Je fais non de la tête.

-Donne la moi, s'il te plaît.

-Qu'est-ce que j'y gagne ?

J'ouvre de grands yeux, surprise. Il ne va pas me la laisser si facilement... Vais-je devoir me battre ? Je m'avance vers lui, mais il fait mine de lancer l'antenne.

-Arrête !

Je soupirs, vaincue.

-Tu veux quoi ?

-J'ai ma petite idée...

Je l'interroge, méfiante. Il va falloir être maligne, je ne peux pas me permettre de lui donner trop de nos réserves de nourritures. Je peux peut être négocier un de mes enseignements contre l'antenne ?

-Mes amis disent que les femmes adultes sont meilleures.

Mon fil de pensé s'interrompt.

-Meilleures ?

Il ricane à nouveau.

-Ben ouais.

Son regard me dégoutte.

-Mais bon, c'est pas comme si on croisait beaucoup de femmes, par ici...

-Non !

-Ah, tu ne veux plus du râteau ?

Je serre les poings. Je suis loin d'être sûre de retrouver une antenne en si bon état ailleurs. Il s’apprête à nouveau à la lancer.

-Ne la casse pas ! J'en ai besoins... Je veux sauver mes enfants. Mon fils aîné à ton âge, tu sais ?

Il souffle, dramatiquement.

-Bon, tu « la » veux, ou pas ? Mmh ?

De sa main libre, il déboutonne son pantalon.

-Parce que moi je sais ce que je veux.

Je ferme les yeux, pense un instant à Cory, Célian, à mes nièces. A leur futur possible, avec ou sans cette pièce. A Eden, que je vais trahir. Je retiens une larme, et murmure à moi même.

-Ne sois pas avec moi aujourd'hui, Eden.

Je DETESTE ce chapitre

(Mais j'adore cette chanson, et Aerosmith, de façon générale)

"Every time I look in the mirror
All these lines on my face getting clearer
The past is gone
It went by like dusk to dawn

Isn't that the way?
Everybody's got their dues in life to pay

Yeah, I know nobody knows
Where it comes and where it goes
I know it's everybody's sin
You got to lose to know
How to win"