There's a new world coming, This one's coming to an end

11 novembre 2019

There's a new world coming, This one's coming to an end

Jour 46 : Lundi.

J'ai été réveillée par le bruit d'un animal fouillant nos réserves de nourritures. Il était entré par les toits, très abîmés par la dernière grosse tempête. C'est un désastre, il ne nous reste plus grand chose. J'ai beau m'y appliquer, les maigres ressources que j'ai pour faire un gâteau digne de ce nom à Cory sont quelques biscottes et des conserves d'abricots. Mais cela fait malgré tout le bonheur de mon petit garçon !

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Nous lui avons trouvé des vêtements dans les vieux placards. Quentyn, lui, est resté couché toute la journée. Il était malade.

Je me suis assise avec Enola dans la cuisine pour trier ce qu'il nous restait.

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Le constat était terrible. Dans deux jours, nous devrions nous ravitailler en urgence. Malgré le peu de vivres restantes, nous échangeons des blagues pour alléger l'ambiance. J'ai toujours voulu faire en sorte que l'ambiance soit un peu légère, dans cette maison, et plus que jamais nous en avons besoins, maintenant ! Ou en tout cas, c'est ce que je croyais avant qu'Eden n'arrive en courant.

Enola et moi avons levé le visage d'un même mouvement et nous sommes instantanément tues en voyant son visage.

-Lana, Enola ! Il faut partir !

-Qu'est-ce que tu racontes ?

-Quoi ?

Enola et moi échangeons un regard, intriguées.

-Viens, viens Lana !

Eden m'attrape le bras et me force à me lever et le suivre vers la salle de musique. Enola nous suit de près. Il m'indique la fenêtre et je m'y colle, je n'y crois pas mes yeux. A moins de 20 mètres de la maison, comme depuis toujours, s'étale la forêt. Nos voisins les plus proches vivaient à 300 mètres d'ici dans cette forêt.

Et aujourd'hui, elle est en flamme.

-Oh mon DieuSim...

-Lana...

Je sais ce qu'il va dire : Le vent porte le feu dans notre direction, nous avons peu de temps. Je tourne le dos à la fenêtre pour faire face à mon copain et ma sœur.

-Prenez des sacs et ramassez tout ce dont on risque d'avoir besoins, mais pas trop, on va marcher ! Eden, occupe toi de cory, Je m'occupe de rassembler nos réserves de nourritures. Enola, tu réveilles Quentyn de force et tu récupères Billie. Je veux tout le monde hors de cette maison dans 5 minutes.

Iels n'ont pas attendu la fin de ma phrase pour sortir de la salle, et je les suis sur les talons. Eden cours chercher Cory dans la nurserie, où il joue.

Il y attrape des sacs d'écoliers qu'il distribue à tout ceux qui peuvent en porter. Nous réunissons la nourriture, les livres, un vieil ordinateur (dans l'espoir de pouvoir s'en servie quelque part un jour), le violoncelle, la guitare, des jeux d'enfants, une radio ainsi que quelques vêtements.

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Enola a eut un peu de mal à réveiller Quentyn. Il est très mal, mais il est avec nous devant la Rhéa sept minutes plus tard, quand les flammes lèchent les murs de la Rhéa. Billie se met à hurler. Tentant de la calmer, Enola me demande :

-Allons nous en, Lana.

J'acquiesce. Afin de ne pas nous faire repérer, nous partons vers les montagnes. Quentyn a du mal à marcher. Eden et Enola se relayent pour essayer de l'aider à avancer, et je porte Billie de temps à autre pour soulager Pixie. Eden me lance :

-Allons chez les Agitateur.rices !

Je lance un regard vers Quentyn, qu'Enola porte à moitié.

-C'est trop loin. Il ne tiendra pas.

-Alors où ?

-Il y a des cabanes de bergers un peu partout dans ces montagnes. On peut s'y installer pour ce soir. Et on verra quand Quentyn ira mieux.

Eden acquiesce.

-Espérons en trouver une assez vite alors...

Après une bonne heure de marches, nous tombons, dans le creux d'une montagne, sur une vieille cabane abandonnée, et pourtant encore étanche. Nous y entrons sans difficulté.

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La vieille cabane est meublée d'une cuisine minimale, d'un lit, d'une planche couverte de foin, d'un canapé et d'une table. Dans un espace couvert à l'extérieur se trouve une douche et des toilettes. Nous déposons nos affaires. Alors que nous nous installons, je vois que Cory s'est éloigné pour s'approcher du bord de la falaise. Je vais le rejoindre.

-Ca va, mon grand ?

-Oui. C'est trop bien comme cadeau d'anniversaire, maman !

Je m'attendais à tout sauf à cette remarque !

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-De quoi tu parles ?

-De déménager. C'est trop beau ici !

Je me mords la lèvre. La Rhéa était bien plus belle et confortable que cette minuscule cabane, mais je comprends l'avis de Cory : Nous sommes en extérieur, coincé.es dans un recoin de la montagne où personne ne viendra nous chercher. Ici nous pouvons sortir, profiter de l'extérieur. J'ai beau avoir une grosse peine d'avoir perdu la maison de ma famille, cette liberté nouvelle me semble être parfaite, si importante pour ma famille. Et puis surtout, je vois enfin de nouvelles possibilités s'offrir à nous.

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La nuit tombe. Cory a sorti sa peinture et dessine à l'intérieur. Enola et Eden ont sortis leurs instruments, et je les écoute jouer, assise dans l'herbe, sous les étoiles. Paisibles. Pour la première fois en vingt ans.

Tout n'est pas parfait, je le sais... Neal, Morgane, Maman et Papa ne reviendront pas, je le sais. J'espère qu'iels ont juste connus autant de paix qu'ici, à ce moment. Nous allons manquer de nourriture, mais nous pourrons bientôt, peut-être avoir un jardin.

Autre problème : Enola m'a confié être enceinte, mais elle et Quentyn ne se parle pas vraiment, et ça l'inquiète.

En bref, nous vivons dans le doute, dans la peur depuis si longtemps que finalement, ici, nous retrouvons un semblant de bonheur. Un moment simple, un violoncelle et une guitare jouant sous les étoiles, là haut sur la montagne qui abritait ma maison depuis toujours.

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Et je veux que ce moment dur pour toujours.

Chapitre triste ou heureux, je vous laisserais en décider par vous même! Quoi qu'il en soit, le scénario veut que j'abandonne la Rhéa T.T Adieu, Rhéa!

Donc nous voilà dans la montagne, et j'en suis très très contente!

Je vous mets juste ici une vue de la minuscule toute petite cabane: