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Le Legacy d'Olivia
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10 novembre 2019

la nuit a su me faire oublier

la nuit a su me faire oublier

 

Jour 45 : Dimanche.

 

Eden est tombé malade et Cory l'est toujours. Lana s'occupe d'eux avec beaucoup d'affection et d'inquiétude. Je la regarde faire. Elle est si habituée à ces gestes, à présent. Et je sais qu'ils sont utiles, par expérience. J'ai le souvenir d'à quel point elle était habile dès qu'il s'agissait de soulager la douleur. Lorsqu'elle termine et laisse les deux garçons se reposer, je lui demande :

 

-Comment as-tu appris tout ça ?

-Papa était médecin. Il a laissé beaucoup de livres et de travaux non terminés dans cette maison, et n'ayant pas grand chose à faire, je les ai lu.

 

J'acquiesce. Lana est devenue notre médecin par elle même et ses talents sont remarquables. Je pars à la recherche de Quentyn. Il est toujours aussi discret, il ne parle pratiquement pas, à personne, mais quand il est avec Billie, son visage est transformé. Il semble heureux.

Screenshot

Je ne sais pas s'il voit sa sœur dans ce visage d'enfant, mais quoiqu'il en soit, j'espère que c'est réconfortant pour lui. Je vais dans la salle de sport : Eden s'occupe de Billie et l'électricité est encore présente, je vais en profiter pour courir sur le tapis de course.

 

Lorsque je redescends, j'entends des rires venir de la bibliothèque. C'est un son peu commun, dans cette grande maison. J'entre doucement, ne voulant pas être vue. J'y trouve ma sœur et mon petit ami en train de jouer aux échecs.

Screenshot-5

Je connaissais la passion de Lana pour les jeux de logique, et j'ai l'impression qu'elle y a initié Quentyn, reportant sur lui mon refus d'apprendre à jouer à ce jeu. Je me pince les lèvres en refermant la porte. Qu'est-ce qui me rend jalouse, à cet instant ? Est-ce l'attention que Lana lui donne, le fait que Quentyn accepte de se rapprocher d'elle ou bien les rires partagés en mon absence ?

Je secoue la tête, je dois chasser ces pensées stupides. Je me dirige vers la chambre d'enfant où nous avons installé un lit parapluie pour Billie, Cory étant malade. La petite fait de petits bruits, dans son berceau. C'est plus fort que moi, je la prends dans mes bras et la serre fort contre moi.

 

-Hey ma toute belle, qu'est-ce que tu racontes de beau ?

 

Elle agrippe d'une de ses petites mains à mes cheveux.

 

-Aille, aille, aille !

 

Je glisse un doigt dans son petit poing fermé afin de desserrer son étreinte.

 

-Je sais, je sais, toi aussi tu m'aimes très très fort ! Attend, je te repose, je vais chercher mon violoncelle, d'accord ? Maman va te jouer de la musique !

 

 

C'est Lana qui vient m'interrompre dans mon jeu en toquant à la porte.

 

-Pixie ?

-Mmh ?

-Dis moi, est-ce que tu voudrais bien remplacer Eden ce soir et venir chez les Agitateur.rices avec moi ?

-Ah ?

 

Je prends un temps de réflexion. Depuis mes escapades hors de la Rhéa, j'ai plus de mal à y rester enfermée, et je suis très excitée à l'idée de rencontrer des gens.

 

-J'aimerais bien, mais...

 

Je regarde Billie dans son berceau.

 

-Mais tu es sûre que ça ne lui fait courir aucun risque ?

 

Elle secoue la tête.

 

-Les Agitateur.rices font très attention vis à vis de la transmission du Virus. Je le leur ai enseigné.

-Tu fais quoi là-bas ?

-Je donnes des cours, je soigne les blessés et malades, j'accompagne les femmes enceinte et je conseille sur comment s'occuper des personnes atteintes par le Virus.

-Seule ?

-Non, c'est pour ça que j'ai besoins que tu remplaces Eden ! Tu veux bien donner des cours, s'il te plaît ?

-D'accord, alors.

 

***

 

Nous partons alors que la nuit tombe à peine. Je suis Lana a travers un chemin qu'elle semble connaître par cœur, depuis l'arrière de la Rhéa vers la forêt, puis dans celle-ci, nous contournons les quartiers résidentiels. D'un coup, un moteur vient vrombir au dessus de nos tête. Suivant son réflexe, nous nous plaquons contre un arbre, recroquevillées parmi les hautes herbes. J'entends Lana me chuchoter :

 

-C'est pas souvent qu'iels les sortent, iels doivent se douter de quelque chose.

 

Je sens l'inquiétude dans sa voix.

 

-Qu'iels sortent quoi ?

-Regarde !

 

Et puis je vois voler devant nous un espèce de robot à hélice de la taille de mon torse. Il s'arrête, pivote sur lui même puis repart, aussi vite qu'il est arrivé.

 

-C'est un drone. Iels ont des caméras dessus.

 

Elle se mord la lèvre et enchaîne :

 

-Le jour où iels y branche des caméras infrarouges, on est finit !

-Infrarouge ?

-Des caméras qui lisent la chaleurs des objets, et donc qui détectent les corps.

 

J'ouvre de grands yeux :

 

-Iels peuvent faire ça ?

-Iels ne veulent vraiment pas que nous entrions en contact les uns avec les autres. Mais iels sont fous.folles ! La quarantaine à trop duré.

 

Nous continuons notre chemin, méfiantes, puis arrivons dans la zone industrielle dont elle m'avait déjà parlé. Des entrepôts en tous genre longent la longue route. Lana s'exclame :

 

-Iels doivent être surveillé.es aussi, il y a des gardes un peu partout, habituellement.

-Des gardes ?

-Chaque clan veille à sa sécurité, Pixie.

 

Nous arrivons enfin à notre clan : un entrepôt à demi enterré dans lequel nous accédons par une échelle menant aux sous-sols. Nous y sommes accueillies en héroïnes. Des dizaines de nouveaux visages nous accompagnes jusque une grande salle, jonchée de fauteuils et de canapés improvisés. Je me sens un peu mal à l'aise, je n'ai jamais vu tant de monde à la fois, c'est très intimidant. Ma sœur prend la parole, attirant sur nous tous les regards :

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-Bonjour, tout le monde ! Je vous présente Enola, ma petite sœur. Elle va vous donner cours aujourd'hui et...

 

Avant qu'elle ne puisse achever, un jeune garçon entre dans la salle en courant et en hurlant :

 

-Lana, Lana ! Maman est en train d'accoucher !

-J'arrive tout de suite !

 

Elle me lance un regard, et je comprends qu'à compter de ce moment, je suis seule face à ma classe. Bien.

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***

 

Nous reprenons la route à 4h du matin. Un nouveau né à rejoint les rangs des Agitateur.rices, et j'ai enseigné aux autres. Je regarde ma sœur, elle est exténuée.

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-Tu serais un bon médecin.

-Si la quarantaine n'avait jamais eut lieu, c'est ce que je serais devenue. Médecin ou scientifique. J'aurais pu travailler avec papa.

 

L'époque dont elle parle est mystérieuse, pour moi. Je n'en garde aucun souvenir. Mais je sais qu'elle aurait été brillante.

 

-Peut être que tu travailleras avec papa, un jour.

 

Elle me regarde comme si j'étais une alien.

 

-Je croyais que tu pensais que papa et maman étaient mort.es ?

-Je pensais aussi qu'en dehors de la Rhéa, toutes formes de vies étaient morte. Je ne pensais pas que nous étions plus de vingts à avoir survécu, et je ne pensais pas voir autant de monde de ma vie que ce soir. Je ne sais pas si papa et maman ont survécus, mais j'aimerais que oui, parce que je voudrais les rencontrer, et parce que je voudrais que tu puisses travailler avec eux un jour.

 

Lana passe son bras autour de mes épaules.

 

-Un jour, on trouvera où iels étaient, tout ce temps, Lana. J'en suis sûre.

-Merci Pixie. Et en attendant, on s'en sort plutôt bien, non ? Je veux dire, j'ai Eden et Cory, et tu as Quentyn et Billie... La belle vie !

 

Je soupirs.

 

-Je ne sais pas. Je crois que ramener Quentyn à la Rhéa était une mauvaise idée !

-Pourquoi ?

-Il est... différent, depuis qu'il est à la Rhéa. Encore plus depuis que Billie est née. Je veux dire... C'est bien, il n'a d'yeux que pour sa fille, mais...

-Mais il s'éloigne de toi.

 

Je la regarde, étonnée qu'elle ait finit ma phrase. Elle arrête de marcher et se tourne vers moi.

 

-On en a parlé, avec Quentyn. Je l'avais déjà remarqué. Je me demande s'il y a seulement eut quelque chose d'autre que de la peur et du désespoir entre vous deux.

-Mais avec toi, il rit, il parle ! Et vous ne vous connaissez que depuis peu !

 

Elle se mord l'intérieur des joues et recommence à marcher.

 

-Je sais, ça me mets aussi mal à l'aise que toi. Je ne sais pas quoi te dire, Pixie.

 

Je soupirs et elle reprend.

 

-Tu sais, le meilleur moyen d'être fixée, c'est quand même d'en parler avec lui, non ?

-C'est vrai.

-Allez viens, je veux aller me coucher ! Bouge toi un peu !

 

Je lui souris. On est épuisées, on a toutes les deux besoins de dormir, et puis le jour va bientôt se lever !

 

 



 

 

Okey, j'avoue, j'ai remis la même chanson de Angele (mais elle est bien, non?)

 

 

 

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Commentaires
P
Oui, il faut parler à Quentyn.
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E
Hoho.... Quentyn serait-il tombé sous le charme de Lana ?
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K
Ne soit pas jalouse de ta soeur stp, votre situation est déjà compliquée alors...
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