Etait-ce un cauchemar?
Ma tête me brûle. J'ai si mal. J'essaye d'ouvrir les yeux, mais la lumière m'en empêche. Je râle, pour essayer de trouver du courage, mais je n'y parviens pas ! J'ai peur et j'ai mal, mais je suis consciente de ce qui se passe : J'ai le Virus... Je sens une main sur mon bras.
-Lana ?
Il ne dit rien, mais je sens son odeur. Ce n'est pas Lana, c'est Quentyn. Seigneur, c'est plus fort que moi, je me mets à pleurer. A ce moment, j'espérais juste être chez moi, dans mon lit, avec ma sœur pour s'occuper de moi. Mais je suis partie, et Quentyn a beau faire de son mieux pour prendre soin de moi, il n'est pas Lana.
Pardon Quentyn. Je sais que je n'arrive pas à te le dire, mais j'apprécie beaucoup que tu sois là pour moi malgré tout. Tu sais, Quentyn ? Tu sais que je tiens à toi ? Que je crois que tu auras toujours une place dans mon cœur ? Que mon corps appellera toujours le tien ?
Mes yeux s'ouvrent, comme si je m'éveillais d'un mauvais rêve. Ils rencontrent les yeux gris de mon amant, qui tendrement me caresse les cheveux. Ses yeux sont doux, je peux y lire beaucoup de bonne volonté, mais aussi beaucoup de peur de la solitude dans laquelle il risque d'être plongé à nouveau. Je murmure, de ma voix rauque et cassée.
-Je t'ai dit que je partirais pas.
Il secoue la tête. Il semble m'ordonner de me taire et de me rendormir. Je garde son regard dans le mien et je tente de lui sourire.
-Dors.
Ce n'est pas un conseil, c'est un ordre. Il enchaîne :
-Je te ramène chez toi demain.
-Non !
Il me passe un linge mouillé sur le front. La fraîcheur du linge me fait du bien. J'essaye de rester concentrée.
-Je veux rester avec toi. Je t'ai promis !
-Je sais.
Il ferme les rideaux. Je n'ai pas la force de lutter.
"Doux réveil, au goût amer
Était-ce un cauchemar, était-ce un cauchemar ?"