Retour à la Rhéa
Il était trois heures du matin et les infirmier.es se bousculaient dans ma chambre. Une nouvelle crise c'était déclenchée. J'avais appuyé, comme d'habitude, sur le bouton qui appelait de l'aide. J'avais mal dans toute ma cage thoracique. Mes yeux se révoltaient alors que je tentais de reprendre mon calme. Une raison ? Cela faisait longtemps que mes crises n'en avait plus. Mon corps se battait constamment contre un ami invisible, et il avait apparemment perdu le contrôle, à nouveau.
Après une lutte bien trop longue qui n'avait en réalité duré que trois minutes et vingt huit secondes, je perdis connaissance. De fait, je ne réalisais plus rien de tout ce qui se produisit ensuite : Le médecin qui venait d'entrer m'intuba avec succès, perçant un trou dans ma gorge qui poursuivait vers ma trachée, et je pu à nouveau reprendre une inspiration. Cela dura suffisamment longtemps pour leur permettre de l'injecter un produit qui permettrait de détendre mes muscles. Le même produit que je recevais depuis de nombreuses années, dont l'effet s'amenuisait, d'usage en usage.
Cette fois-ci, si mes membres arrêtèrent de trembler, mes muscles internes tressautaient toujours. C'est à cause de cela et du tube implanté dans ma trachée que je me retrouvais avec un saignement interne que personne ne remarqua de suite. Il eut le temps d'emplir une partie de mes poumons avant que je ne commence à le recracher. Lorsque le médecin le vit, il était déjà trop tard. Il m'emmena au bloc en urgence, mais le temps d'y arriver, mon cœur avait cessé de battre. L'impulsion électrique émanant de l'activité cérébrale se stoppa dans les minutes qui suivirent, si bien qu'on n'eut pas le temps de me brancher afin de me maintenir en vie le temps de réparer les dégâts. Mon corps c'était à nouveau battu contre lui même, et iels avaient fait de leur mieux. Mais ça n'avait pas suffit à me garder en vie.
Bien entendu, tous et moi la première savions que cela arriverait, un jour. « Un jour ». Quand on dit cela, ça paraît si loin. Finalement, entre le jour où l'on m'a annoncé que je mourrais de ma maladie et celui où c'est arrivé, il ne s'est écoulé que deux petites années, où j'ai majoritairement été enfermée dans l'hôpital. Quelle vie !
J'avais 15 ans lorsque je mourus. Ma mère ne s'en remis jamais. Elle fut à compté de ce jour cloué à son fauteuil, avec un soutient en oxygène quasi-constant.
Papa se retrouva seul à assumer le foyer.
On m'enterra dans le jardin de la Rhéa, auprès de ma famille. Mes grand-parents ne comprirent pas que je partis si tôt, avant eux même.
Après de longs mois de lutte, il sembla évident que papa ne parviendrait pas à faire tenir notre petit clan debout à lui seul. Il n'avait jamais fait d'étude, ne gagnait pas assez pour nous assumer. Maman gagnait encore quelques sous de ses livres, mais plus autant qu'avant. La maison leurs coûtait trop cher. Alors ils durent vendre la maison et partirent vivre à la Rhéa, où mamie Roxanne pouvait s'occuper de maman lorsque papa travaillait, et vice versa.
Alix était entré dans une école spécialisée pour pouvoir suivre les cours en langue des signes, où il se fit des amis, mais ses notes coulaient. Yael entra aussi à l'école, et y eut un certain succès. Il était populaire et bon en cours.
Maman ne parlait plus beaucoup, mais elle se plaignait d'avoir froid tout le temps. Elle ne voulait plus sortir, regrettait son désert natif.Papa faisait tout ce qu'il pouvait pour lui remonter le moral, même s'il y parvenait difficilement lui même. Il la ramena en week-end à Lucky Palms sans grand succès. Mon absence était présente partout. Il fallut six longs mois à papa pour comprendre qu'elle n'irait pas mieux, simplement parce qu'elle n'en trouvait pas la force. Il la supplia de lutter, encore et encore, mais maman se refermait seulement de plus en plus. Son état affectait tout le monde : Roxanne se donnait du mal auprès de sa fille pour lui remonter le moral et auprès des garçons, pour les aider à s'adapter à leur nouvelle vie.
Papa avait retrouvé un travail de serveur dans un restaurant. Ses horaires étaient compliquées, mais il tenait le coup, sachant qu'il pouvait se reposer en partie sur mamie. Camus aidait quand il en avait l'occasion. Mais Alix et Yael étaient trop jeune pour comprendre maman, et ils vivaient mal sa dépression.
Ma mort empoisonna leurs vies bien après que les enfants aient fait leur deuil. En fait, il fallu à maman de mourir pour permettre à tous de se remettre de ma mort. Ce fut un soir d'automne que papa découvrit le corps sans vie de maman.
Elle s'était donné la mort. La souffrance, autant physique que morale, avait gagné, et elle avait volontairement désactivé son aide respiratoire, après s'être installée dans son lit.
Son enterrement se fit à la Rhéa, auprès de moi. Chacun fit son deuil et du continuer à vivre comme avant. Papa se demanda s'ils feraient mieux de racheter la maison de Lucky Palms, mais les garçons aimaient leur nouvelle école, ils s'y étaient fait des amis, et papa aurait besoins de trouver un nouvel emploi, s'ils retournaient à Lucky Palms.
A présent, les garçons ont bien grandis ! Je me dis que Yael m'a probablement oublié... Enfin, je veux dire qu'il m'a oublié moi en tant que vivante. Papa parle de moi. Il y a des photos partout, même dans sa propre chambre, de maman et moi, et de Roxanne aussi. Elle nous a rejoint dans le cimetière familiale. Alix est devenu ado. Il peint beaucoup.
Yael est entré au collège et il travaille pour obtenir une bourse et entrer en médecine et devenir chercheur. Il a apprit par l'école que le mal qui nous a tué, ma mère et moi, se répandait partout à travers le monde. Il a décidé d'aider à sa façon à combattre cette maladie émergente.
L'un et l'autre tirent de leur passé la force d'avancer, et Papa est fier des deux garçons, et je l'aurais été aussi. Ils étaient à nouveau heureux.
Mais le destin n'en avait pas fini avec notre famille.
Petit chapitre de transition de générations!
So! On a déménagé la Rhéa... Bridgeport est trop cool, mais qu'est-ce que c'est long à charger... Et puis j'avais eut un coup de coeur pour Hidden Spring quand j'avais fait l'Académie avec Emil, donc voilà!
D'ailleurs, petits travaux à l'intérieur, que voici!
Et la chambre d'Irene et Lorick!
Du côté de mes sims chéris, je vous mets ici quelques photos.
Si Max était devenue adulte, elle aurait été superbe!
Roxanne a prit des poils blancs!
Sur ce, je te laisse te remettre de tes émotions!
D'ailleurs je te souhaite un très bon Noël auprès de gens que tu aimes et je te retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode! Je t'aime, lecteur.rice!